mardi 12 novembre 2024

Le 11 novembre : le souvenir de Marius ALLE



Commémoration du 11 novembre à Marvejols : Une cérémonie émouvante sous le signe de la mémoire

Ce 11 novembre, la ville de Marvejols a rendu un hommage vibrant aux combattants de la Grande Guerre, marquant ainsi le 106e anniversaire de l'Armistice de 1918. Cette journée de mémoire, qui rassemble chaque année habitants et autorités locales, a pris une dimension particulièrement émouvante grâce à la participation active des jeunes générations.

 De nombreux élèves de l’école Sainte Famille  étaient présents. Un moment marquant de la cérémonie a été la lecture poignante d'une lettre d'un poilu, arrière-arrière-grand-père d'une élève Noëly Osty, qui a été lue  par quatre élèves de l'école. Cette lettre, témoin direct des épreuves et des espoirs des soldats au front, a captivé l'assemblée par sa sincérité et son émotion brute. L'histoire personnelle contenue dans ces mots a rappelé à tous la dimension humaine des conflits passés et l'importance de se souvenir des sacrifices consentis.

La cérémonie s'est conclue avec solennité par l’hymne  La Marseillaise, joué par la fanfare de Marvejols . Cette participation active des jeunes a donné à la commémoration une résonance particulière, affirmant le lien entre le passé et le présent et assurant que la mémoire des anciens reste vivante dans le cœur des nouvelles générations.

Marvejols, par cette belle cérémonie, a montré une fois de plus que le devoir de mémoire n'est pas seulement une obligation, mais une volonté collective de célébrer la paix et de rendre hommage à ceux qui ont permis qu'elle devienne possible.

 Voici la lettre :  

Le 14 décembre 1914

 

Bien chère épouse,

Je réponds à ton aimable lettre que j’ai reçue hier matin, avec le mandat de 10 francs que tu m’as envoyé. Je vois que vous êtes tous en bonne santé, pour moi c’est pareil pour le moment.

          Tu me demandes si j’ai bien reçu le colis. J’ai reçu les chaussettes avec les gants, ainsi que l’écharpe de ma belle-mère. Son fromage est toujours très bon, ainsi que le saucisson.

          Le colis avec le tricot et la chemise n’est pas encore arrivé. Je ne veux pas de ceinture de flanelle. Les écharpes il faut les faire plus courtes.

 Tu me dis que tu touches 60 francs, gardes-en pour toi, moi je peux attendre un peu.

          Tu me dis que tu voudrais venir me voir, mais reste tranquille bien chère Marie car je suis trop loin en ce moment, ce n’est pas facile de voyager.

          Reste où tu es, ne te fais pas du mauvais sang pour moi. Je n’ai pas encore souffert de rien.

          Dans le pays où nous sommes le vin coûte rien que 90 sous le litre, mais nous l’avons oublié, nous buvons de la bière elle ne coûte que 4 ou 6 sous le litre.

          Il y a plus malheureux que nous. Il y a plus d’un mois que nous n’avons pas changé de place.

          Je te remercie bien chère Marie de m’avoir donné l’adresse de mon frère Léon et de ton cousin. Je vais leur écrire.

          Je te remercie en te disant de donner le bonjour à mes parents et aux tiens. Merci à ma belle-mère. Mon père doit avoir bien du travail. Je voudrais bien pouvoir lui aider, mais il faut attendre.

          Je te remercie beaucoup chère épouse en t’embrassant de tout mon cœur, un gros baiser à mes deux enfants.  Je désirerais bien les voir un jour, si Dieu le permet.

Lettre écrite par Marius ALLE.