Commémoration du 11 novembre à Marvejols : Une cérémonie émouvante sous
le signe de la mémoire
Ce
11 novembre, la ville de Marvejols a rendu un hommage vibrant aux combattants
de la Grande Guerre, marquant ainsi le 106e anniversaire de l'Armistice de 1918.
Cette journée de mémoire, qui rassemble chaque année habitants et autorités
locales, a pris une dimension particulièrement émouvante grâce à la
participation active des jeunes générations.
De nombreux élèves de l’école Sainte Famille étaient présents. Un moment marquant de la
cérémonie a été la lecture poignante d'une lettre d'un poilu,
arrière-arrière-grand-père d'une élève Noëly Osty, qui a été lue par quatre élèves de l'école. Cette lettre,
témoin direct des épreuves et des espoirs des soldats au front, a captivé
l'assemblée par sa sincérité et son émotion brute. L'histoire personnelle
contenue dans ces mots a rappelé à tous la dimension humaine des conflits
passés et l'importance de se souvenir des sacrifices consentis.
La
cérémonie s'est conclue avec solennité par l’hymne La Marseillaise, joué par la fanfare de
Marvejols . Cette participation active des jeunes a donné à la commémoration
une résonance particulière, affirmant le lien entre le passé et le présent et
assurant que la mémoire des anciens reste vivante dans le cœur des nouvelles
générations.
Marvejols,
par cette belle cérémonie, a montré une fois de plus que le devoir de mémoire
n'est pas seulement une obligation, mais une volonté collective de célébrer la
paix et de rendre hommage à ceux qui ont permis qu'elle devienne possible.
Voici la lettre :
Le 14 décembre 1914
Bien chère épouse,
Je réponds à ton aimable
lettre que j’ai reçue hier matin, avec le mandat de 10 francs que tu m’as
envoyé. Je vois que vous êtes tous en bonne santé, pour moi c’est pareil pour
le moment.
Tu
me demandes si j’ai bien reçu le colis. J’ai reçu les chaussettes avec les
gants, ainsi que l’écharpe de ma belle-mère. Son fromage est toujours très bon,
ainsi que le saucisson.
Le
colis avec le tricot et la chemise n’est pas encore arrivé. Je ne veux pas de
ceinture de flanelle. Les écharpes il faut les faire plus courtes.
Tu
me dis que tu touches 60 francs, gardes-en pour toi, moi je peux attendre un
peu.
Tu
me dis que tu voudrais venir me voir, mais reste tranquille bien chère Marie car
je suis trop loin en ce moment, ce n’est pas facile de voyager.
Reste
où tu es, ne te fais pas du mauvais sang pour moi. Je n’ai pas encore souffert
de rien.
Dans
le pays où nous sommes le vin coûte rien que 90 sous le litre, mais nous
l’avons oublié, nous buvons de la bière elle ne coûte que 4 ou 6 sous le litre.
Il
y a plus malheureux que nous. Il y a plus d’un mois que nous n’avons pas changé
de place.
Je
te remercie bien chère Marie de m’avoir donné l’adresse de mon frère Léon et de
ton cousin. Je vais leur écrire.
Je
te remercie en te disant de donner le bonjour à mes parents et aux tiens. Merci
à ma belle-mère. Mon père doit avoir bien du travail. Je voudrais bien pouvoir
lui aider, mais il faut attendre.
Je
te remercie beaucoup chère épouse en t’embrassant de tout mon cœur, un gros
baiser à mes deux enfants. Je désirerais
bien les voir un jour, si Dieu le permet.
Lettre écrite par Marius ALLE.